mercredi 31 août 2016

| Avis en vrac ¦ Conjuring 2, The Wave, Comme des bêtes, Instinct de survie

Par manque de temps, de motivation et/ou d'envie, j'ai repoussé, mis de côté, laissé traîner la rédaction de certains "avis". Voici le dépoussiérage de ces oublis volontaires, à travers des critiques synthétiques, concises et sans fioriture. Voici les avis en vrac de films vus cet été :

Conjuring 2 : Le cas Enfield de James Wan

 

Épouvante-horreur, USA, 2015, 2H13
Avec Vera Farmiga, Patrick Wilson, Frances O'Connor
Sortie le 29 juin 2016






Le subjectif : Trois ans (presque) tout pile après le premier volet, mais également après la suite d'Insidious et, plus surprenant, après le 7e et dernier épisode de Fast and Furious (une franche réussite), James Wan, le gourou du cinéma d'épouvante, créateur de la franchise Saw avec trois fois rien, revient nous foutre les "chocottes" avec la suite de Conjuring. Dans ce second épisode intitulé Le cas Enfield, le réalisateur australo-malaisien retrouve les véritables aventures paranormales des époux Warren. Car oui, Conjuring 2 est une histoire vraie, aussi incroyable que cela puisse paraître. C'était d'ailleurs un des points forts du premier opus - empaqueter un super film d'exorcisme avec des documents audio et photo historiques, afin de nous plonger un peu plus dans l'épouvante -, c'est toujours le cas dans cette suite. L'histoire se passe cette fois à Londres, quelque temps après la célèbre affaire Amityville, mais surtout après Harrisville, racontée dans le premier film. L'activité de Lorraine et Ed est désormais reconnue, ils passent à la télé et, malgré la réticence de la première qui veut protéger son mari après des visions particulièrement cauchemardesques (pour elle comme pour nous), cette célébrité naissante les conduit en Angleterre, à vérifier pour l'Eglise la "véracité" d'une prétendue possession subie par la famille Enfield.

On retrouve avec un immense plaisir (je parle pour moi) les beaux et géniaux Vera Farmiga et Patrick Wilson au casting. Premier bon point. On retrouve ensuite l'expertise de James Wan à la réalisation : les séquences d'exorcisme et d'apparitions sont flippantes, le rythme est soutenu, les rebondissements sont légion, et l'atmosphère générale angoissante. Second bon point. Même si le genre peut paraître éculé, et si ce second Conjuring n'apporte rien de réellement nouveau, l'ensemble est réalisé avec une telle sincérité, une telle maîtrise qu'on ne peut que tomber sous le charme - et prier pour que les mauvais esprits laissent tranquille nos deux époux. Dernier bon point, l'histoire un peu plus retorse, qui oppose sans cesse les convictions du "chasseur de fantôme" qui veut aider cette famille terrifiée, et les obligations du soldat de Dieu, qui doit rendre des comptes à l'Eglise. La foi de Lorraine est éprouvée, tandis que c'est aux forces vitales de son mari que les démons en veulent. Divertissant sans être novateur, mais habile, terrifiant, formidablement monté et post-monté (les effets sont impeccables, jusqu'au générique final), ce second volet est à conseiller à tous les amateurs du genre. Qui ne demanderont qu'une chose, comme moi : que James Wan s’attelle vite à sa suite, dès qu'il aura une nouvelle fois changé de sujet en réalisant Aquaman pour DC !

The Wave de Roar Uthaug

 

Action, drame, catastophe, Norvège, 2016, 1H50
Avec  Kristoffer Joner, Thomas Bo Larsen, Ane Dahl Torp
Sortie le 27 juillet 2016





Le subjectif : Vous ne le savez peut-être pas, mais j'ADORE les films-catastrophe. C'est toujours accompagné d'un plaisir coupable tout à fait assumé que je me délecte au cinéma - c'est là qu'ils se savourent le mieux - de vi(ll)es détruites-ravagées-piétinées par une nature colérique ou des météorites capricieux, de cœurs déchirés, de courses contre la montre et, trop souvent, de patriotismes dégoulinants. Il faut l'admettre, dans sa très grande majorité, le film-catastrophe est un genre qui se joue avec une poignée d'hommes (dés)unis face à un destin apocalyptique insurmontable, et à la fin ce sont les Amerloques qui gagnent : d'Armageddon à San Andreas, les exemples sont nombreux. Même quand les films sont portés par des étrangers - et notamment par les spécialistes allemands Roland Emmerich (Le Jour d'après, 2012) et Wolfgang Petersen (Poseidon, Alerte) -, c'est presque toujours à travers le regard américain que le désastre est étudié, et évité. Et c'est souvent à grands coups d'effets spéciaux et de répliques pas très finaudes. Bref, tout ça pour dire que dès les premières lignes lues sur The Wave, long-métrage norvégien traitant d'un gigantesque et somme toute réaliste tsunami ravageant un fjord, j'ai été séduit. Original, européen et spectaculaire : le long-métrage du bien-nommé Roar Uthaug avait tout pour (me) plaire !

Et je dois dire que j'ai commencé par prendre un pied énorme ! La catastrophe annoncée - liée à une grande vague, surprise ! - se met doucement en place, au fil de la présentation des lieux (magnifiques paysages norvégiens), et des personnages principaux. On suit une petite famille sur le point de quitter leur fjord : le père, géologue spécialiste de ces montagnes depuis toujours, ayant répondu aux sirènes de l'industrie pétrolière et devant déménager. Il amène avec lui son épouse, qui travaille dans un hôtel situé au bord de l'eau, et leurs deux enfants (l'ado qui rechigne à partir, et la gamine... qui remplit son rôle de gamine dont il faut s'occuper). La première chose qui frappe, bien avant les flots déchaînés, c'est la justesse de toute l'avant-catastrophe. De manière simple et efficace, le réalisateur nous montre à quel point ce qui DOIT se passer va être cataclysmique. Non pas pour l'Humanité, pour la Terre ou pour tout un pays, mais pour cette famille. Au-delà de cet aspect plus humain, moins sensationnel que dans d'autres superproductions, la tension qui monte petit à petit est parfaitement maîtrisée. Par petites touches, Uthaug provoque chez le spectateur l'appréhension et l'impatience. On a hâte de voir les éléments dévastateurs se déchaîner, puisqu'on les sait inéluctables depuis notre entrée dans la salle obscure. Et... malheureusement, comme on pouvait s'y attendre en lisant le singulier à la fin du titre, cet événement, cette catastrophe, survient et disparaît bien trop vite. Après une course contre la montre captivante, le soufflet retombe. Si le film ne s'arrête pas en même temps que la vague, celui-ci perd de son intensité, de sa folle énergie, et, fatalement, de son intérêt.


Comme des bêtes de Yarrow Cheney et Chris Renaud

 

Film d'animation, comédie, USA, 2016, 1H27
Avec les voix VF de Philippe Lacheau, François Damiens, Willy Rovelli
Sortie le 27 juillet 2016





Le subjectif : Comme presque tous les ans, 2016 s'apparente à un véritable festival du film d'animation. Après Disney (Zootopie), DreamWorks (Kung-Fu Panda 3), Pixar (Le Monde de Dory), la Fox (L'Âge de glace 5), Sony (Angry Birds) et même de talentueux français (Tout en haut du monde), et en attendant Trolls, Kubo et l'épée magique, Cigognes et cie, Vaiana, voire  Sausage Party, les cerveaux lumineux d'Illumination (Universal), derrière la saga Moi, moche et méchant et son spin-off Les Minions, sont décidés à avaler leur part du gâteau. Et vu les premiers (gros) scores de leur dernière pépite, ils ont l'air bien partis. Présenté comme le Toy Story des animaux de compagnie, Comme des bêtes répond à la question que chaque propriétaire d'un compagnon à poils ou à plumes s'est au moins posé une fois : que font nos amies les bêtes quand nous ne sommes pas à la maison ? A partir de ce postulat de départ très simple et prétexte à d'amusantes saynètes largement diffusées dans les bandes-annonces, l'Américain Chris Renaud, épaulé par Yarrow Cheney, déroule une histoire drôle et divertissante. Nous voilà embarqué dans une aventure trépidante aux côtés de Max le Jack Russell, Chloé la chatte goulue, ou encore Pompon, le lapin psychotique...

Fidèle toutou à sa maîtresse, Max voit son quotidien bouleversé par l'arrivée détonante d'une énorme boule de poils prénommée Duke. Rapidement, les choses vont dégénérer, les deux chiens étant embarqués malgré eux dans une folle journée, tour à tour attaqués par des chats, enlevés par la fourrière ou traqués par une terrifiante bande d'animaux vivant dans les bas-fonds de New York. La Grande Pomme, justement, est le joyeux théâtre de toute cette aventure, qui ne cesse de bondir et rebondir, au rythme des péripéties de nos amies les bêtes. Car Max et Duke ne vont pas rester seuls bien longtemps face à leurs malheurs : les voisins à poils et à plumes du premier auront vite fait de partir à leur recherche. Bref, on ne s'ennuie pas une seconde devant cette comédie animalière haute en couleurs et en gags canins. Evidemment, ceux-ci ne volent pas toujours très haut, et on devine facilement que le public cible du long-métrage est d'avantage les enfants que les grands enfants. N'empêche, sous ses airs de dessins animé anodin, et au-delà des sketchs de l'animal s'amusant sans son maître, Comme des bêtes se savoure avec plaisir pour ce qu'il est : une très agréable comédie estivale d'animation. Une de plus pour Illumination !


Instinct de survie de Jaume Collet-Serra

 

Thriller, épouvante, USA, 2016, 1H27
Avec Blake Lively, Angelo Lozano Corzo, Jose Manuel Trujillo Salas
Sortie le 17 août 2016







Le subjectif : Comme dit un peu plus haut, j'aime les films-catastrophe. Et il existe un sous-genre à cette catégorie : les films de "survie". On y suit des protagonistes dans des situations toujours aussi mortifères et souvent mal embarquées. Des exemples ? En omettant les films d'horreur et de zombies, je pourrais citer Everest - en haute montagne, En pleine tempête - en pleine tempête, ou encore Le Territoire des loups - dans la neige. Et avec des loups. Pour des résultats mitigés. Mais il existe aussi des films de survie qui s'attachent à suivre un seul personnage. Il y a 127 Heures de Danny Boyle avec James Franco pris au piège dans le désert, Into the Wild avec Emile Hirsch, ou encore All Is Lost avec Robert Redford. J'insiste sur le nom de l'acteur car c'est un détail important : bien souvent, c'est sur lui que la caméra se focalise quasi exclusivement pendant toute la durée du long-métrage. Autant dire que quand j'ai entendu parler d'un film semblable à ceux-là, se passant dans un coin paradisiaque, avec une Blake Lively toute seule aux prises avec un grand requin blanc... J'ai réservé ma place sans tarder !

Oui, car on ne va pas se mentir, le principal intérêt de cet Instinct de survie se situe dans le choix de son actrice principale. La belle Blake (Green Lantern), dans sa combinaison de surf, répond parfaitement présent. Le film, lui, fait plutôt bien son job. Même s'il pèche par d'habituelles facilités scénaristiques (sans les énumérer, je dirais juste que j'aimerais beaucoup connaître le revendeur de la batterie de la GoPro utilisée par notre héroïne), et s'il s'entoure (trop lourdement à mon goût) d'un background débordant de pathos, l'ensemble est plutôt divertissant, et, très important, très efficace. On est pris dans l'action, dans la tension orchestrées par le film. On est totalement avec cette jeune femme abandonnée sur son rocher, blessée et affaiblie, et aux prises avec un immense squale diablement robuste (mais un peu con-con). On tremble avec elle, on compte les secondes avant le retour du requin avec elle, on souffre avec elle (si, si!)... Bref, on aimerait être avec elle sur sa minuscule île ! Hum, je m'égare. Mais vous m'avez compris : Jaume Collet-Serra, réalisateur des plutôt bons films d'horreur La Maison de cire et Esther , livre une partition plus que correcte et rafraîchissante, certes atténuée par un contexte mièvre, quelques longueurs (et un final risible), mais globalement satisfaisant. Et puis, rien que pour Blake Lively, ce film vaut le coup d’œil !

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